Règles douloureuses

Définition

Les règles douloureuses, également appelées « dysménorrhées », toucheraient 72% des jeunes filles de moins de 20 ans. Douloureuses, répétitives et parfois handicapantes, elles vont même jusqu’à empêcher une activité scolaire ou professionnelle. Et pourtant, elles sont souvent négligées, banalisées alors que des solutions existent.

Le cycle hormonal de la femme se manifeste par l’apparition régulière des règles. C’est un écoulement physiologique naturel. Or, la douleur pendant les règles, ou dysménorrhée, plus ou moins intense, peut être très invalidante

Le terme dysménorrhée ou règles douloureuses désigne donc les douleurs au bas de l’abdomen qui précèdent ou accompagnent les règles. Ces douleurs irradient même souvent dans le dos, vers le vagin et le rectum. Ces douleurs de type spasmodique réapparaissant à chaque période de règles.

Les règles douloureuses sont fréquentes à la fin de l’adolescence et à la périménopause. En général, les douleurs s’amenuisent avec les années et disparaissent souvent après une première grossesse.

Il faut bien distinguer la dysménorrhée primaire et la dysménorrhée secondaire.

La dysménorrhée primaire, également nommée « fonctionnelle » ou non organique, ne s’accompagne pas de maladies sous-jacentes (kyste de l’ovaire, utérus mal formé…), il n’y a pas de cause. Ce sont les jeunes filles de 18 à 30 ans qui en souffrent, une ou deux années après l’apparition des règles. Ces dysménorrhées disparaissent parfois après la première grossesse.

On sait aujourd’hui que les dysménorrhées primaires sont dues à des substances appelées prostaglandines. Les prostaglandines sont des substances sécrétées dans les artères qui jouent un rôle de médiateur dans l’activité des cellules et au cours de nombreux processus comme la contraction de l’utérus Lorsque les règles arrivent, l’utérus doit évacuer le sang et les muqueuses, et le fait par des contractions. C’est son mode d’expulsion : il se met en boule, se contracte, devient dur. Les douleurs sont donc provoquées non pas par les ovaires mais par l’utérus qui se met en boule et devient extrêmement dur.

Quant à la dysménorrhée secondaire, elle est quasiment toujours de nature organique et doit être suivie par un médecin. Elle se produit souvent après des années de règles indolores chez la femme de plus de trente ans. Souvent, c’est l’endométriose qui est responsable de la dysménorrhée secondaire : il s’agit de petits bouts de muqueuse utérine qui se trouvent à des endroits où ils ne devraient pas être, comme sur les ovaires, les trompes ou les ligaments qui attachent l’utérus aux structures avoisinantes. A chaque règle, ces petits morceaux de muqueuse se mettent à saigner, dans le ventre, ce qui fait extrêmement mal. A noter que c’est aussi une cause de stérilité.

Pour la détecter, on pratique une coelioscopie. Dès lors que l’endométriose est traitée, la personne n’a, en principe, plus mal.

Mais aujourd’hui, on reconnaît également d’autres causes possibles aux dysménorrhées telles que : les troubles hormonaux, une anomalie de forme ou de position utérus, une infection de l’appareil génital, une affection des ovaires, un obstacle à l’écoulement de sang entre l’utérus et le vagin par l’intermédiaire du col de l’utérus, ou un rétrécissement du canal cervical (entre l’utérus et le vagin).

On sait donc que les règles douloureuses ne sont pas des symptômes psychologiques mai bien physiologiques, et qui se soignent. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin lorsque les douleurs deviennent invalidantes et altèrent la qualité de vie et le moral, mais aussi lorsque après plusieurs années de menstruations sans douleur, des crampes menstruelles apparaissent et s’accentuent avec le temps.

Symptômes

Les dysménorrhées se traduisent la plupart du temps par des douleurs spasmodiques localisées au niveau du bas du ventre. Ces douleurs débutent un peu avant les menstruations et persistent durant quelques jours. Elles peuvent aussi déborder le bas du ventre pour aller à droite ou à gauche et surtout dans le bas du dos, « dans les reins ».

Ces symptômes s’accompagnent dans 45% des cas de nombreux autres troubles : nausées, vomissements, diarrhée, maux de tête, vertiges, perte de connaissance.

Facteurs et personnes à risque

Les plus souvent touchées par ses douleurs des règles sont les jeunes filles, notamment celles qui ont été pubères avant l’âge de 11 ans et celles dont une proche parente souffre de dysménorrhée.

On reconnaît également comme personnes à risque les femmes ayant l’utérus incliné vers l’arrière plutôt que vers l’avant ou ayant le col de l’utérus étroit.

Parfois les dysménorrhées disparaissent après la première grossesse mais il est possible que même après un premier accouchement les dysménorrhées ne disparaissent pas. Il faut savoir aussi que certains facteurs peuvent aggraver l’arrivée ou les symptômes des règles douloureuses : le tabagisme, l’alcool, un excès de poids, le stress, l’anxiété, le manque d’exercice physique, le port de certain stérilet…

Préventions

Comme pour de nombreuses pathologies, il est recommandé d’apprendre à gérer son stress. En effet, les hormones du stress (l’adrénaline et le cortisol) causent la production de prostaglandines pro-inflammatoires qui sont à l’origine des dysménorrhées.

En plus de la gestion du stress, on recommande généralement d’adopter une alimentation équilibrée, c’est-à-dire d’adopter une alimentation qui réduit au maximum la production de prostaglandines pro-inflammatoires.

Pour cela, il convient de réduire sa consommation de margarine, de graisses végétales, de sucres raffinés (que le retrouve dans les pâtisseries industrielles par exemple) et de consommer davantage d’aliments riches en oméga-3 (saumon, hareng, huile et graines de lin…).

Lorsque les douleurs surviennent, évitez de boire du café. Reposez vous, prenez un bain ou une douche chaude, et placez une bouillotte sur l’abdomen.

Enfin, il est important de rappeler que si les douleurs persistent et sont trop invalidantes, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin. Car on a trop souvent tendance à s’orienter vers l’automédication qui peut avoir des risques. Gardez bien en tête que l’aspirine, employée pour soulager les douleurs en général, est ici contre-indiqué en raison de sa trop longue durée d’action et du risque d’hémorragies qu’elle entraîne.

Solutions naturelles

Armoise

L’huile essentielle contenue dans la feuille d’armoise a des propriétés régulatrices du cycle menstruel et des règles. Prise régulièrement durant la deuxième moitié du cycle, l’armoise permet d’atténuer les symptômes des règles douloureuses mais également les autres troubles dont souffrent les femmes durant les jours qui précèdent leurs règles (rétention d’eau, prise de poids, gonflement des seins, irritabilité…). Elle se prépare en décoction pendant environ 3 minutes en mettant une bonne cuillerée à soupe de plantes coupées par tasse.

Actée à grappes noires

L’actée à grappes noires a été utilisée traditionnellement contre les douleurs qui précèdent ou accompagnent les menstruations (dysménorrhée), également contre les symptômes liés à la digestion (dyspepsie) et différents autres troubles de la santé. Les Amérindiens l’utilisaient pour traiter les problèmes féminins liés aux menstruations et à la ménopause.

De fait, de nombreuses études cliniques ont démontré que l’actée à grappes noires était un traitement alternatif pour diminuer les symptômes des dysménorrhées et de la ménopause.

Saule blanc

L’écorce de saule possède de l’acide salicylique, qui a les mêmes propriétés que l’aspirine, sans en avoir les effets indésirables. Ces dérivés salicylés sont anti-inflammatoires. Le saule blanc sera donc conseillé, d’une part pour soigner les symptômes dus à l’état grippal, d’autre part pour soulager toutes les douleurs, notamment les utérines.

Le saule blanc peut se prendre en infusion : versez une cuillère à café par tasse d’eau bouillante, laissez infuser 10 minutes.

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