Agathe Auproux : le combat poignant d’une future maman sans toit, à deux doigts d’accoucher

Elle attend son premier enfant, sourit face aux échographies, partage ses émotions avec des milliers d’abonnés. Mais derrière la lumière, Agathe Auproux vit un calvaire silencieux. À plus de huit mois de grossesse, la journaliste et ex-chroniqueuse de *Touche pas à mon poste* se retrouve sans domicile fixe, entre complications médicales, dépression prénatale et insomnies. Et alors que son accouchement est imminent, elle ne sait toujours pas où son bébé posera ses premiers pas. Son témoignage, poignant, dévoilé sur Instagram, fait écho à une crise bien plus large — celle du logement, de la santé mentale, et de la précarité maternelle en France.

Une grossesse à risque sous le signe de l’incertitude médicale

Agathe Auproux a annoncé sa grossesse en mars 2025, entourée de joie et d’émotion. Mais très vite, les complications ont surgi. Enceinte de son premier enfant à 33 ans, elle apprend que son placenta est mal positionné — une pathologie connue sous le nom de placenta praevia. Cette condition rend impossible un accouchement par voie basse et impose une césarienne programmée, avant même le début du travail.

« La césarienne est inévitable », a-t-elle expliqué dans une story Instagram le 31 juillet 2025. « Le bébé ne peut littéralement pas sortir tout seul. » Une annonce médicale qui, ajoutée à la pression émotionnelle de la maternité, pèse lourd sur son équilibre. Elle connaît déjà la date de l’accouchement, mais pas le lieu où elle élèvera son fils.

Sans toit, sans repères : une situation immobilière en plein chaos

Alors que la plupart des futurs parents préparent la chambre d’enfant, Agathe, elle, vit dans des sacs. Elle loge temporairement chez la famille de son mari, dans un cadre tendu par l’urgence de trouver un logement stable. « Je ne sais toujours pas où mon fils va habiter », a-t-elle confié, la voix chargée d’angoisse.

Depuis des mois, le couple enchaîne les recherches, les visites, les espoirs déçus. Retards, promesses non tenues, appartements qui tombent au dernier moment — tout semble s’accumuler. À deux doigts d’accoucher, elle n’a « aucune visibilité », « plus d’affaires rangées », et « aucune intimité ». Un contexte qui, selon elle, aggrave profondément sa dépression prénatale et ses insomnies récurrentes.

Dépression prénatale : quand la joie de la maternité bascule

La dépression pendant la grossesse touche près de 15 % des femmes en France, selon Santé Publique France. Pour Agathe, ce mal-être n’est pas un simple coup de fatigue. C’est un combat quotidien. Entre les nuits blanches, la peur de l’accouchement, et l’absence de cadre stable, elle peine à trouver la sérénité.

« Ce contexte participe largement à mon état dépressif », a-t-elle admis sans filtre. Un aveu rare, mais nécessaire. Parler de la dépression prénatale, c’est briser un tabou. Car la maternité n’est pas toujours une félicité continue. Elle peut aussi être traversée par la peur, la solitude, et la détresse.

Un témoignage qui dépasse le cadre personnel

Le récit d’Agathe Auproux résonne bien au-delà de sa propre histoire. Il met en lumière une réalité vécue par de nombreuses femmes enceintes en situation de précarité. Selon la Fondation Abbé Pierre, plus de 4 millions de personnes vivent dans des conditions de logement indignes ou instables en France. Parmi elles, des milliers de futures mères.

Le manque de logement dégrade la santé physique et mentale des femmes enceintes, augmente les risques de complications, et fragilise le lien à venir avec l’enfant. Agathe, en dévoilant sa vulnérabilité, devient une voix pour celles qui n’osent pas parler. Elle montre que la précarité ne choisit pas son moment — pas même quand un bébé arrive.

Une résilience face à l’adversité

Malgré tout, Agathe ne se résigne pas. Elle continue de partager son parcours, avec pudeur et force. Elle reconnaît que « les choses vont rentrer dans l’ordre », qu’elle « va se sentir mieux un jour ». Mais elle refuse de minimiser ce qu’elle vit. Son message est clair : il ne faut pas idéaliser la grossesse. Il faut l’accompagner, surtout quand elle se déroule dans l’urgence, le stress, et l’instabilité.

Son histoire interpelle. Elle interpelle les pouvoirs publics, les bailleurs, les services sociaux. Elle interpelle aussi le public, habitué à voir les célébrités dans la lumière, mais rarement dans la détresse.

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