On ne naît pas parent

« Saurai-je élever mon enfant ? Comment m’y préparer ? J’ai le sentiment que la relation avec mon enfant commence maintenant, mais c’est si troublant que je ne sais pas comment m’y prendre. »

Être une bonne mère?

Alors que vous pensez à l’enfant que vous attendez avec bonheur, vous vous sentez assaillie par les doutes. Vous vous demandez si vous serez une bonne mère, si vous serez de bons parents, et c’est bien normal : en réalité, on ne naît pas parent. Jusqu’à ce que le premier enfant arrive, vous êtes avant tout la fille de votre mère, votre conjoint avant tout le fils de son père. Chacun de vous a dans son imaginaire un enfant rêvé dont il sera le parent rêvé, mais dans la réalité, c’est votre enfant qui fera de vous des parents, à mesure que vous partagez sa vie.

Le poids de l’éducation

Répondre aux besoins de ses enfants ne se résume pas à des soins nourriciers, et l’amour n’est pas tout. Plus ou moins consciemment, vous préparez l’éducation de votre enfant, en tenant compte de votre propre éducation, de votre propre histoire, de votre propre projection dans l’avenir, dans une certaine rupture avec le passé, et une certaine continuité dans le futur, et surtout en vous adaptant à la réalité que vous allez découvrir chaque jour. Car selon Françoise Dolto, « votre enfant est une personne », dans le sens où il est un autre que vous, et d’une autre génération. Les représentations mentales de possession et d’appartenance (la chair de ma chair et le sang de mon sang) défendent la toute-puissance que confèrent la maternité et le statut paternel. Mais n’est vraiment parent que celui qui consent à se séparer, et c’est la plus grande difficulté : votre enfant va partir un jour, mais il ne peut se passer de vous d’ici là pour grandir, préparer sa vie d’adulte, découvrir le monde, se découvrir, découvrir les autres et les relations aux autres. Dans l’immédiat, comment concilier l’idée que cet enfant qui est le vôtre puisse être à la fois si dépendant de vous, et potentiellement si indépendant ? La naissance d’un père et d’une mère ne vient pas du jour au lendemain. Certains enfants aident à devenir parents. D’autres, souffrants de maladies chroniques, porteurs de handicap, d’une histoire trop lourde ou pris dans des liens trop serrés, n’aident pas à préparer la séparation.

Comment me préparer ?

Les différentes approches de la parentalité prennent aujourd’hui une nouvelle tournure. Qu’elles soient illustrées par le nouveau nom donné à la classique « préparation à l’accouchement », que l’on appelle maintenant « préparation à la naissance et à la parentalité ». Que ce soit par l’émergence de nouvelles méthodes de préparation à la naissance, comme l’haptonomie (voir le site www.haptonomie.org pour en savoir plus) et l’accompagnement de femme à femme par les doulas (voir le site www.doulas.info pour en savoir plus). Que ce soit par l’apparition d’ateliers de parentalité (voir le site www.latelierdesparents.fr pour en savoir plus), et même des réseaux sociaux de parentalité.

Découvrez l’haptonomie

L’haptonomie représente « la science du toucher et du sentir, dans sa dimension intime et affective ». Le toucher est le premier des cinq sens développés par le bébé. Dans le concept d’haptonomie, plus tôt le bébé se sent au contact de ses parents, plus tôt il se sent en sécurité. A sa naissance, la technique de « porter haptonomique », en soutenant l’enfant par la base, lui permet très vite d’acquérir une autonomie. L’haptonomie permet aux futurs parents d’établir un premier contact et de vivre ensemble le développement de leur futur bébé avant sa naissance, c’est plus qu’une préparation à l’accouchement : c’est une préparation à la parentalité.

Soyez actrice de votre grossesse

Il n’y a pas de trajectoire idéale, ni même parfaite pour devenir parent. Mais la relation précoce avec son enfant, même avant sa naissance, y aide. Parce que cette relation est déjà le signe que l’enfant est « autre » que vous, lorsque vous lui parlez, lui racontez ce que vous faites, ce que vous voyez, ce que vous sentez, lorsque vous le touchez, lorsque vous partagez avec lui vos repas avec la pleine conscience que votre bébé perçoit les goûts des aliments que vous absorbez, lorsque vous lui faites écouter vos morceaux de musique préférés. Alors vous le voyez, en prenant le temps de la grossesse, en vivant des moments privilégiés d’échange avec votre enfant, vous vous engagez dans le cheminement de parent. Ayez confiance en vous, et ne vous laissez pas infantiliser par le corps médical en vous montrant passive, mais soyez actrice de votre grossesse.

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