Notre-Dame-de-Bétharram : la mutation du directeur suscite des interrogations après 14 ans à la tête de l’établissement

Après plus d’une décennie à la direction de l’école catholique Notre-Dame-de-Bétharram, Romain Clercq a été muté. Une décision qui survient alors que l’établissement est secoué par un scandale de violences sexuelles et physiques datant de plusieurs décennies.

Romain Clercq quitte ses fonctions après 14 ans

Romain Clercq, directeur de l’institution scolaire Notre-Dame-de-Bétharram (rebaptisée « Le Beau Rameau » en 2009), a été muté après 14 années passées à la tête de l’établissement. Selon les déclarations du Père Jean-Marie Ruspil, vicaire régional de la congrégation des Pères de Bétharram, cette décision n’a « aucun lien avec les révélations » sur les violences perpétrées dans l’enceinte de l’école.

Officiellement, il s’agit d’une évolution professionnelle normale, une reconnaissance pour ses « bons services ». Mais sa nouvelle affectation reste encore inconnue.

Un départ qui fait réagir le collectif des victimes

Le collectif des victimes de Bétharram, composé de plus de 210 plaignants, a exprimé son étonnement face à ce changement brutal. Dans un communiqué, les membres ont souligné que cette mutation « soulève de nombreuses interrogations ».

Ils rappellent aussi que ni Romain Clercq, ni l’APEL (Association des parents d’élèves) du Beau Rameau n’a souhaité dialoguer avec eux pendant près de deux ans. Pour ces anciens élèves, une question demeure : pourquoi partir maintenant, alors que l’un des surveillants mis en cause a pu rester en poste jusqu’en 2024 ?

Un scandale qui remonte à plusieurs décennies

Fondé en 1837 dans les Pyrénées-Atlantiques, l’établissement catholique est au cœur d’un vaste dossier judiciaire concernant des actes de violence physique et sexuelle s’étalant sur plusieurs générations. Les faits rapportés couvrent une période allant de 1957 à 2004 .

À ce jour, sur plus de 200 plaintes déposées, seules deux n’ont pas été prescrites. Elles ont conduit à la mise en examen, le 21 février 2025, d’un surveillant accusé de « viol par personne ayant autorité » et « agression sur mineur de quinze ans ». Deux autres personnes impliquées ont bénéficié de la prescription.

Une réponse institutionnelle contestée

Pour le Père Laurent Bacho, ex-vicaire régional des bétharramites et responsable de la cellule d’écoute interne, cette mutation n’est en aucun cas une sanction. Elle marque même une forme de reconnaissance pour l’ensemble du travail accompli.

Mais pour les victimes, cette logique semble difficilement acceptable. Comment accepter un départ sans explication, alors que certaines responsabilités sont encore sous le feu des soupçons ?

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