Un cliché, un commentaire, une tempête. Alors qu’Emmanuel Macron profitait tranquillement de ses vacances à Brégançon, un tweet anodin a suffi à embraser les réseaux. Tibo InShape, coach sportif et influenceur fitness, n’a pourtant pas dit grand-chose : il a simplement salué la forme physique du président de la République. Mais dans l’atmosphère politique tendue de l’été 2025, ce genre d’avis ne passe pas inaperçu. Et surtout, il ne reste jamais impuni.
Un tweet anodin, une réaction disproportionnée
Le 16 août, Tibo InShape publie un message sobre sur X : “Pour son âge et son métier, la shape de Macron est pas mal du tout.” Rien de subjectif, rien d’exagéré. Une remarque technique, presque clinique, venant d’un professionnel habitué à évaluer les corps.
Sauf que Tibo InShape n’est pas n’importe qui. Depuis ses débuts sur YouTube, il cultive une image de droite assumée, tout en prônant un discours de bien-être, de discipline et de performance. Il a déjà dit ne pas avoir voté pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, mais l’avoir soutenu face à Marine Le Pen. Cette nuance, pourtant claire, ne suffit pas à calmer les esprits.
En quelques heures, le tweet devient viral. Et les attaques pleuvent — de gauche comme de droite.
La droite et l’extrême droite s’insurgent
Julien Odoul, député du Rassemblement national, réagit sèchement : “Au regard de son bilan épouvantable, votre cirage de pompes est absurde et indécent !” Une charge typique d’un camp qui ne supporte ni l’image présidentielle, ni les hommages, même mineurs, à l’Élysée.
Mais le plus cinglant vient de Beatrice Rosen, ancienne chroniqueuse de TPMP et militante à gauche. Elle insinue un arrangement financier derrière le message : “Est-ce un post subventionné ? Ou tout autre terme commercial possible qui impliquerait de recevoir de l’argent ou des avantages en échange d’un poste commandé ?” Une accusation grave, lancée sans preuve.
Tibo InShape répond sobrement : “Non.” Un mot. Mais le mal est fait. Le débat ne porte plus sur la forme physique d’un homme de 47 ans, mais sur la légitimité d’un influenceur à s’exprimer sur un sujet public.
La gauche n’est pas en reste
Jean-Luc Mélenchon n’intervient pas directement. Mais ses soutiens, comme Ilan Gabet, militant insoumis, reprennent le refrain : “Vous avez pris combien pour ce post ?” Le soupçon de corruption morale plane. Comme si un compliment, même objectif, devait nécessairement être acheté.
Pourtant, personne ne conteste l’évidence : Emmanuel Macron, photographié par Voici en maillot de bain, affiche une silhouette tonique, musclée, soignée. Ce n’est pas une surprise. Depuis son élection, le chef de l’État entretient une discipline sportive rigoureuse : natation, vélo, musculation. Son entraîneur personnel, connu du grand public, veille à sa condition physique.
Quand le corps devient un enjeu politique
Ce qui semblait être un simple constat devient un symbole. Le corps de Macron, souvent moqué ou caricaturé, devient ici un objet de fascination. Et celui qui ose le reconnaître — fût-ce un influenceur de droite — est aussitôt accusé de trahison ou de compromission.
Tibo InShape, lui, reste sur sa position. Il ne parle pas politique. Il parle performance, discipline, résultats. Des valeurs qu’il incarne dans sa propre vie. Et qu’il reconnaît chez d’autres, peu importe leur camp.
Mais dans un paysage médiatique où tout est polarisé, il n’y a plus de place pour le neutre. Un compliment devient un acte militant. Un tweet devient une déclaration d’allégeance.