Des audiences en hausse, un public conquis, une prestation saluée par la critique. Isabelle Ithurburu a dominé l’été sur le JT de 13 heures de TF1, signant le meilleur bilan d’audience depuis 2013. Mais derrière ce triomphe, une réalité bien plus sombre. Dans un entretien poignant, l’animatrice de 50’ Inside a levé le voile sur une souffrance méconnue : celle de se regarder. “C’était horrible”, confie-t-elle. Une phrase qui résonne comme un cri sincère dans l’univers souvent lisse de l’information télévisée.
Un succès sans précédent sur le 13 heures
Du 14 juillet au 15 août 2025, Isabelle Ithurburu a pris les rênes du journal de mi-journée en remplacement de Marie-Sophie Lacarrau. Un rôle d’appoint, mais hautement stratégique. Et elle l’a assumé avec une maîtrise rare. Très vite, les téléspectateurs ont répondu présent. Les parts d’audience ont grimpé, atteignant un pic de 49,5 % de pénétration d’audience (pdA) — un score inédit depuis décembre 2020, et le meilleur depuis le dernier journal de Jean-Pierre Pernaut.
Un exploit. Mieux encore : elle a surpassé les records estivaux de sa consœur titulaire. Une performance qui ne laisse personne indifférent, ni la direction de TF1, ni les autres journalistes de la chaîne, parmi lesquels Ani Basar, François-Xavier Ménage ou Adrien Gindre, tous candidats potentiels à ce poste convoité.
Une souffrance invisible : se regarder pour progresser
Pourtant, derrière les chiffres éclatants, Isabelle Ithurburu a payé un prix personnel. Chargée d’assurer un journal enregistré — et non en direct —, elle a dû passer par une étape redoutée : se regarder. Une pratique courante dans le milieu, mais déstabilisante pour celle qui, jusqu’alors, évoluait surtout en plateau de magazine.
“J’ai regardé la première, après j’ai arrêté parce que je n’aime pas ça du tout”, avoue-t-elle dans un entretien à TVMAG. Puis, par nécessité professionnelle, elle a repris. “L’avantage du direct, c’est qu’une fois c’est fait, on passe à autre chose. Mais là, je savais qu’il fallait que je me regarde.”
Ce retour en arrière, cette analyse minutieuse de chaque geste, chaque intonation, chaque regard, est devenu un supplice répété. “Ça a été une souffrance à chaque fois. C’était horrible”, lâche-t-elle. Mais aussi : “Ça m’a permis de corriger très vite plein de choses.” Un aveu rare dans un monde où l’image prime souvent sur la vulnérabilité.
Le poids de la caméra et l’exigence du détail
Dans le journalisme télévisé, chaque détail compte. Le ton, la posture, le rythme. Et lorsqu’un journal est enregistré, chaque erreur est visible, analysable, corrigible. Isabelle Ithurburu, habituée à l’immédiateté du direct, a dû s’adapter à une autre logique : celle de la perfection contrôlée.
Se voir, c’est aussi se juger. Et pour une animatrice exigeante, le moindre tics, la moindre hésitation, devient une faille à combler. “Pour beaucoup d’amélioration ou d’ajustement derrière, parce qu’on voit tout de suite ce qu’il faut gommer”, explique-t-elle. Un processus douloureux, mais nécessaire.
Un avenir en pleine ascension
Malgré cette épreuve, le bilan est largement positif. Le public l’a adoptée. Les audiences ont parlé. Et TF1, connue pour ses choix stratégiques, ne restera pas indifférente à un tel carton. Isabelle Ithurburu, déjà en charge de 50’ Inside, s’apprête à enregistrer deux nouveaux numéros de Stars à domicile, succédant à Flavie Flament. Un signe fort de confiance de la part de la chaîne.
Son style, posé, bienveillant, mais ferme, semble correspondre à une nouvelle attente du public : une information humaine, sans effets de manche, mais avec de l’empathie. Et si elle reconnaît que le processus a été éprouvant, elle ne cache pas sa fierté. “Les téléspectateurs m’ont adorée”, dit-elle. Et c’est peut-être là le plus beau des retours.