Vous vous sentez plus possessif ou soupçonneux après une mauvaise nuit ? Une étude présentée au congrès SLEEP 2025 confirme que le manque de sommeil peut effectivement amplifier les crises de jalousie, surtout chez les personnes ayant un style d’attachement anxieux. Un constat qui pourrait changer la manière dont on comprend certains conflits amoureux.
Une mauvaise nuit, une crise de jalousie : quand le sommeil influence l’émotion
L’étude, menée par Giovanni Alvarado, doctorant à la Montana State University, a suivi 68 jeunes adultes pendant deux semaines. Les résultats montrent clairement que les nuits agitées aggravent les comportements jaloux, mais uniquement chez ceux qui présentent une anxiété d’attachement élevée.
Ce type de profil est caractérisé par un besoin constant de rassurance, une peur de l’abandon et une faible estime de soi. Chez ces individus, une mauvaise nuit provoque un effondrement du seuil émotionnel, rendant la moindre absence ou réponse tardive de leur partenaire source d’interprétations dramatiques.
Pourquoi dormir mal peut transformer une inquiétude en crise
Le lien entre sommeil et jalousie n’est pas mécanique, il est relationnel. Comme l’explique Giovanni Alvarado : « Ce n’est pas la fatigue seule qui déclenche la jalousie, c’est la manière dont elle est filtrée par le style d’attachement. » En d’autres termes, si votre esprit est déjà enclin à douter de la fidélité ou de l’intérêt de votre partenaire, une nuit sans repos vient fragiliser davantage vos certitudes.
Résultat : un simple retard ou un message non lu devient soudainement suspect. Le manque de sommeil agit comme un catalyseur des insécurités affectives latentes.
Un facteur négligé dans la gestion des tensions amoureuses
Dans de nombreux couples, les disputes sont analysées à travers la communication, les attentes ou les blessures passées. Mais très peu prêtent attention à un élément pourtant quotidien : la qualité du sommeil. Or, selon l’American Academy of Sleep Medicine, un adulte a besoin de 7 heures de sommeil régulier minimum pour maintenir une stabilité émotionnelle optimale.
En dessous de ce seuil, les conséquences se font sentir : irritabilité, impulsivité et perte de perspective. Pour une personne anxieuse, cela peut suffire à relancer un cycle de doutes et de reproches.
Quelles implications concrètes pour les couples ?
Ces conclusions ouvrent des pistes prometteuses pour les thérapeutes conjugaux. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les symptômes (jalousie, conflits), il serait pertinent d’évaluer aussi les habitudes de sommeil. Améliorer la qualité du repos pourrait ainsi réduire indirectement les tensions émotionnelles liées à l’anxiété relationnelle.
Comprendre ce lien permettrait d’adapter les stratégies de prévention aux profils émotionnels de chacun, en aidant les couples à identifier les leviers qu’ils avaient jusqu’à présent sous-estimés.