Un prénom, c’est pour la vie. Et parfois, un simple jeu de lettres peut devenir une malédiction. En voulant honorer ses racines familiales, une jeune mère a choisi un prénom qui, à l’écrit, semble touchant. Mais à l’oral, surtout en anglais, il devient un cauchemar. Harlotte — un mélange de Charlotte et Harvey — sonne comme “harlot”, mot anglais signifiant “prostituée”. Une erreur d’orthographe ou d’imagination ? Une étourderie ? Quoi qu’il en soit, la réaction de la famille, des internautes, et des experts est unanime : cet enfant risque de payer cher un choix fait sans recul.
Quand un hommage familial devient une catastrophe
Le geste, en apparence, est plein de sens. En combinant les prénoms de ses grands-parents, Charlotte et Harvey, la jeune maman pensait créer un prénom unique, chargé d’émotion. Un symbole d’amour, de continuité. Mais en choisissant Harlotte, elle a franchi une frontière invisible. Car si le nom semble anodin en français, son équivalent phonétique en anglais est lourd de sous-entendus.
Dès l’annonce, la famille implose. La grand-mère, choquée, lâche : « Tu as appelé ton bébé comme une p*** ? » Un cri du cœur, brut, mais révélateur d’une réalité que la mère semblait avoir ignorée. Sur Reddit, où l’histoire a été relayée par une cousine, les réactions fusent. « Je recommande aux parents de garder leurs prénoms secrets… sauf dans ce cas précis, où c’est exactement ce qu’il ne fallait pas faire », écrit une internaute. Une autre suggère d’appeler immédiatement l’enfant Lottie pour limiter les dégâts. Beaucoup expriment leur tristesse pour cette petite fille, qui n’a rien demandé, et qui pourrait subir moqueries et brimades toute son enfance.
Un prénom peut-il être un préjudice ?
En France, le droit permet de changer de prénom. Mais pas n’importe comment. Selon les critères établis par l’administration, la demande doit reposer sur un intérêt légitime et ne doit pas nuire aux intérêts de l’enfant. Or, un prénom qui prête à confusion, ou qui expose l’enfant à du harcèlement, peut tout à fait être considéré comme un préjudice.
Le site service-public.fr précise que cette démarche est gratuite et peut être effectuée en mairie. Pour les mineurs, les parents prennent l’initiative. En cas de refus, il est possible de saisir le juge des affaires familiales. Dans des cas extrêmes, des prénoms jugés ridicules ou offensants ont déjà été modifiés. Ici, le terrain est ouvert. Mais chaque année perdue avec ce prénom augmente le risque de stigmatisation sociale.
Et si on parlait avant d’annoncer ?
Cette affaire relance un débat ancien : faut-il garder le prénom du bébé secret jusqu’à la naissance ? Pour certains, c’est une façon d’éviter les critiques. Pour d’autres, c’est une erreur fatale. Choisir un prénom, c’est aussi tester sa résonance, son orthographe, sa prononciation dans différentes langues. C’est anticiper les surnoms, les jeux de mots, les moqueries potentielles.
Des cas similaires existent. Un père fan de mots croisés ayant prénommé son fils Abcdef Ghijk, ou un couple d’instructeurs de plongée ayant choisi Tuna — “thon” en anglais — pour leur fille. Chaque fois, l’intention était originale. Mais l’impact, parfois, est durable. Et dans une société hyperconnectée, un prénom maladroit peut devenir viral — pour les mauvaises raisons.