Derrière chaque apparition publique, chaque sourire posé, chaque geste mesuré, se cache une logistique invisible. Pour Brigitte Macron, Première dame de France, cette logistique inclut un service de maquillage et de coiffure financé par l’État. Mais combien cela coûte-t-il réellement ? Alors que les chiffres circulent, parfois déformés, une analyse rigoureuse des rapports officiels permet de faire la lumière sur un budget souvent mal compris. Pas de scandale, mais une transparence inédite dans l’histoire de la fonction.
Un budget global de 315 808 euros en 2022
Les dépenses liées à l’activité de Brigitte Macron en tant que Première dame ont été rendues publiques grâce au rapport annuel de la Cour des comptes pour l’année 2022. Le montant total s’élève à 315 808 euros. Une somme qui représente à peine 0,28 % des dépenses de fonctionnement de la présidence de la République.
Ce budget ne couvre ni ses vêtements, ni ses bijoux, ni aucun aspect personnel. Il finance exclusivement les ressources humaines et logistiques nécessaires à ses missions officielles. À l’intérieur de ce cadre, deux collaboratrices à temps complet, dont une assistante de communication, gèrent son agenda, ses déplacements, ses relations avec la presse et l’organisation de ses engagements publics.
Le service de maquillage et coiffure : un forfait partagé
L’un des points les plus commentés concerne les frais de maquillage et de coiffure. Contrairement à une idée répandue, Brigitte Macron ne dispose pas d’un budget dédié et exclusif à ces prestations. Ces services sont mutualisés avec ceux du président Emmanuel Macron.
Une convention signée en mai 2017 prévoit un forfait mensuel de 5 200 euros TTC versé à un prestataire unique pour l’ensemble des prestations de coiffure et de maquillage destinées au couple présidentiel. Ce montant, révélé dans un rapport de la Cour des comptes datant de 2018 et rappelé en octobre 2024 dans l’émission PAF sur C8, n’est donc pas imputé à la seule Première dame.
Il s’agit d’un coût fixe, indépendant du nombre d’apparitions ou de déplacements. Un système conçu pour garantir une présence constante et soignée, sans alourdir les dépenses selon les événements.
Des déplacements en hausse, une visibilité accrue
En 2022, l’activité de Brigitte Macron s’est intensifiée. Elle a accompagné le président lors de 14 déplacements officiels, dont sept à l’étranger. Par ailleurs, elle a mené 16 déplacements autonomes sur le territoire national, une nette augmentation par rapport aux années marquées par la pandémie de COVID-19.
Ces déplacements, souvent liés à des causes sociales, éducatives ou culturelles, nécessitent une préparation rigoureuse. Le maquillage et la coiffure font partie intégrante de cette préparation, assurant une image cohérente et professionnelle dans le cadre des représentations institutionnelles.
Aucun salaire, pas de budget vestimentaire
Un point essentiel : Brigitte Macron ne perçoit aucune rémunération pour son rôle de Première dame. Contrairement à d’autres fonctions publiques, cette position n’est pas dotée d’un traitement. De même, aucun budget n’est alloué à sa garde-robe.
Les tenues qu’elle porte lors des événements officiels sont prêtées par des maisons de couture françaises, notamment Louis Vuitton. Après usage, elles sont retournées. Un système courant dans le milieu de la mode, qui permet de valoriser le savoir-faire à l’export sans alourdir les comptes publics.
Une transparence inédite depuis 2017
Dès le début de son mandat, Emmanuel Macron a instauré une charte de transparence, une première dans l’histoire de la Ve République. Cette charte définit clairement les missions de la Première dame : représenter la France à l’international, superviser les réceptions à l’Élysée, répondre à une partie de la correspondance citoyenne — environ 11 000 lettres traitées en 2022 — et soutenir des initiatives caritatives.
Six agents de l’Élysée sont mobilisés pour traiter cette correspondance, soulignant l’ampleur de l’engagement. En comparaison avec les précédentes Premières dames, le budget actuel est modeste. Bernadette Chirac disposait de 960 000 euros annuels, Carla Bruni de 437 376 euros, Valérie Trierweiler de 236 904 euros. Quant à Cécilia Sarkozy, elle avait fait polémique en raison de l’usage présumé d’une carte bancaire alimentée par le Trésor public.