L'apithérapie : se soigner grâce aux abeilles

L’apithérapie : définition

« Il faut sauver l’abeille car l’abeille soigne ». Cette médecine a un nom, l’apithérapie, et ses partisans, docteurs, chirurgiens et biologistes, français et étrangers, ont dit ses vertus, dimanche à Mende, au congrès de l’union nationale de l’apiculture française (UNAF).

L’apithérapie fait appel au miel, au pollen, à la gelée royale ou au venin de l’abeille.

« Il suffit souvent d’ingurgiter un de ces produits pour prévenir des maladies cardio-vasculaires, l’apparition du cancer de l’estomac ou de la prostate », dit à l’AFP Hikmat Hakim, médecin d’origine libanaise, qui a exercé en France pendant une trentaine d’années.

Selon Théodore Chebuliez, médecin américain, 10 % des personnes souffrant de sclérose en plaques et 48 % des affections arthritiques sont traitées aux Etats-Unis par l’apithérapie.
« On a recours au venin de l’abeille et avec l’acupuncture ou plus exactement l’apicupuncture, on dispose d’une véritable force de frappe au bout d’une aiguille », assure-t-il à l’AFP.

L’apithérapie en pratique :

Théodore Chebuliez, qui pratique l’apithérapie depuis quinze ans, parle d’un « concept global à des fins thérapeuthiques ». « J’ai été convaincu par l’apithérapie quand j’ai vu mes douleurs rhumatismales disparaître en m’occupant de mes propres ruches », ajoute-t-il.

Pour le biologiste Roch Domerego, l’apithérapie, qui recourt à des produits naturels, a fait ses preuves en France pour les infections bactériennes virales et les infections en milieu hospitalier, résistantes aux antibiotiques de synthèse.

« La cicatrisation par le miel de thym et de châtaignier est couramment utilisée au CHU de Limoges avec des résultats probants », affirme pour sa part Henri Clément, président de l’UNAF.

Selon Théodore Chebuliez et Roch Domerego, « la base scientifique et la rigueur de l’apithérapie » sont démontrées par les 250 communications existant sur le venin d’abeille et par les 200 thèses de doctorat validées qui lui sont consacrées.

50 gr de miel par jour

Hikmat Hakim, spécialiste des artères, parle d’ »espoir énorme ». S’il insiste sur la prévention des maladies cardio-vasculaires, de cancers, il cite également celle du vieillissement cérébral.
« Le pollen contient tous les antioxydants voulus », affirme-t-il.
Il va même jusqu’à prescrire un traitement quotidien type qui consiste en l’absorption:

  • soit de 50 gr de miel,
  • soit de 25 gr de pollen
  • ou encore de 1 gr de gelée royale.

« Il n’y a qu’une contre-indication possible, celle concernant les personnes souffrant de diabète », précise-t-il.

De son côté, Franco Feradoli, chirurgien italien exerçant à l’hôpital de Cremone, affirme soigner par l’apithérapie les infections, les rhumatismes et les fractures de sportifs qui « ne trouvent pas de réponse avec la médecine moderne ». Il se plaint des difficultés rencontrées en Italie où, dit-il, « l’apithérapie doit faire face à l’intégrisme du corps médical car les médecins disent qu’il n’y a pas de preuve ».

La participation de représentants du corps médical au congrès de l’UNAF coïncidait avec l’inquiétude des apiculteurs français face à l’utilisation sur les cultures de produits chimiques qui déciment les abeilles.

En cinq ans, la production française de miel est passée de 45.000 tonnes par an à 25.000 tonnes, conséquence de la disparition de 450.000 ruches, victimes, selon les apiculteurs, de produits phytosanitaires nocifs.

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