Elle s’est teint les cheveux…et a failli mourir

Elle a failli perdre la vie parce qu’elle s’est teint les cheveux. Une substance hautement allergène entre la composition de pratiquement toutes les colorations. La jeune femme lance une alerte à toute personne qui utilise ces produits.

Il y a encore quelques jours, Estelle, une jeune étudiante en anglais était méconnaissable et gravement défigurée après une simple coloration pour cheveux d’une célèbre marque, achetée en dans une grande surface.

« Regardez, là, je voyais encore, et là, je ne pouvais plus respirer », montre-t-elle sur son téléphone, en faisant défiler des photos de sa mésaventure cauchemardesque. Des photos que la jeune fille a posté sur Facebook pour alerter l’opinion contre la PPD, un produit hautement allergisant que l’on trouve dans 90 % des teintures disponibles partout dans le commerce.

Estelle raconte : « J’ai fait une bêtise et j’ai envie de dire aux autres, ne faites pas comme moi ! » d’un ton engagé.  Elle rajoute « Il faudrait aussi que les mises en garde soient plus claires et alarmistes, poursuit sa maman. Qui parvient à lire ça ? s’exclame-t-elle, en montrant l’écriture minuscule de l’emballage. Le résultat peut être dramatique.

Un produit désormais limité

Depuis leur alerte sur les réseaux sociaux, la jeune fille et sa maman ont reçu beaucoup de messages, même de coiffeurs. « Ils nous disent, voilà pourquoi il faut faire une coloration chez un professionnel et non à domicile, reprend Estelle, d’un sang-froid étonnant. Mais la PPD est dans toutes les teintures. » D’autres ont affiché les photos de sa figure boursouflée dans leur salon pour informer les clients.

Joint, l’Agence du médicament ne constate pas d’augmentation des cas d’allergies. Mais précise que « la réglementation européenne a été revue », en limitant la concentration en PPD dans les colorations depuis 2013. Désormais pour Estelle, hautement allergique, les colorations, c’est fini. « J’ai failli mourir, je ne veux pas que ça arrive à d’autres. »

L’avis des dermatologues

« On connaît la PPD depuis bien longtemps, explique le docteur Catherine Oliveres-Ghouti, membre du Syndicat national des dermatologues. 2 à 3 % de la population y est allergique alors qu’aujourd’hui, une personne sur deux se teint les cheveux. » Dans son cabinet, la spécialiste en voit une quinzaine par an débarquer avec de « l’eczéma, des yeux comme un lapin, la tête enflée ». « J’ai vu des patients défigurés. » Mais des cas aussi extrêmes qu’Estelle demeurent rares.

Les principaux touchés ? Les coiffeurs. « Quand ils deviennent allergiques, il n’y a pas de solution, ils n’ont plus qu’à changer de métier. C’est une maladie professionnelle. » On trouve aussi de la PPD dans les vêtements sombres comme les jeans ainsi que dans les tatouages au henné noir, que l’on fait sur les plages. « On a fait beaucoup d’alertes à ce sujet », prévient la dermatologue.

Selon elle, interdire ce produit reviendrait à supprimer toutes les teintures foncées. « Il faut mieux informer les consommateurs, ne faites jamais de teinture sans l’avoir testée sur votre peau 48 heures auparavant. »

Pour tout signalement d’effets indésirables : https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil

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