Sept ans après les faits, la machine judiciaire s’emballe. Gérard Depardieu, 76 ans, va être jugé pour viols et agressions sexuelles sur Charlotte Arnould, une jeune femme qui l’accuse d’avoir abusé d’elle en 2018 dans son appartement parisien. L’information, confirmée par le ministère public, a déclenché un regain d’attention médiatique. Et cette fois, la plaignante ne reste pas silencieuse. Sur Instagram, Charlotte Arnould a réagi avec une émotion contenue : “Quel soulagement.” Mais elle tempère aussitôt : “Il faut attendre l’ordonnance de mise en accusation.” Derrière ces mots, une longue bataille. Une attente insoutenable. Et l’espoir, enfin, d’un début de justice.
Un renvoi devant la cour criminelle, après des années d’attente
Le 23 juillet 2025, l’AFP révèle que le parquet a requis le renvoi de Gérard Depardieu devant la cour criminelle départementale de Paris. Les faits visés remontent aux 7 et 13 août 2018. Deux dates gravées dans la mémoire de Charlotte Arnould. Deux soirées qu’elle décrit comme des violations brutales de son intégrité.
Selon son témoignage, l’acteur aurait commis des pénétrations digitales, pratiqué un cunnilingus, puis, lors de la seconde rencontre, l’aurait violée. Elle affirme avoir été en état de sidération, incapable de résister. Lui, conteste. Il soutient que les rapports étaient consentis. Une version que la justice devra départager.
Une procédure semée d’obstacles
Le chemin parcouru par Charlotte Arnould est long, douloureux, semé de revers. En juin 2019, sa plainte est classée sans suite. Un coup dur. Mais elle ne baisse pas les bras. En mars 2020, elle se constitue partie civile, relançant la procédure. Une décision courageuse, dans un contexte où les victimes de violences sexuelles peinent souvent à être entendues.
En décembre 2020, Gérard Depardieu est mis en examen. Deux confrontations ont lieu : en avril 2021, puis en juin 2023. L’instruction s’achève en avril 2024. Et voilà que, près d’un an plus tard, le parquet requiert enfin son jugement. Pour Charlotte Arnould, c’est une étape. Pas une victoire. Pas encore.
“Quel soulagement”… mais la prudence reste de mise
Sur Instagram, la jeune femme de 29 ans partage sa réaction avec une sobriété qui frappe. “Quel soulagement”, écrit-elle. Une phrase courte, chargée d’années de silence, d’incompréhension, de pression. Puis elle ajoute, avec une lucidité douloureuse : “Je reste prudente. Il faut attendre l’ordonnance du juge d’instruction. Bientôt 7 ans…”
Sept ans à attendre que la justice daigne avancer. Sept ans à porter un secret, une honte, une colère. Et pourtant, elle parle. Elle insiste. Elle persiste. Dans un monde où les puissants semblent souvent intouchables, son témoignage est un acte de résistance.
Un contexte judiciaire qui se durcit pour l’acteur
Ce renvoi intervient dans un contexte déjà tendu pour Gérard Depardieu. En mai 2025, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles dans l’affaire dite des Volets verts. Une décision qu’il a contestée par l’intermédiaire de son avocat, qui a déposé un appel.
Mais cette nouvelle affaire, plus grave encore, pourrait marquer un tournant. Contrairement à la précédente, elle concerne des faits qualifiés de viols , des infractions passibles de 15 ans de réclusion. Et cette fois, la cour criminelle sera saisie. Pas une simple correctionnelle.
