Un nouveau visage, une nouvelle ère. À la rentrée 2025, le journal de 20 heures de France 2 va changer de ton. Léa Salamé, figure emblématique de France Inter et coanimatrice de l’émission Quelle époque !, prendra les rênes du JT le plus regardé de la télévision publique. Une nomination prestigieuse, mais redoutable. Et si elle affiche une sérénité de façade, derrière les coulisses, l’émotion est palpable. Christophe Dechavanne, son complice télévisuel, ne cache rien : elle est stressée, elle est flippée. Et c’est tout à fait normal.
“Elle stresse, elle flippe, mais c’est normal”
Interrogé par le média Diverto, Christophe Dechavanne, ancien pilier de TF1 et partenaire de Léa Salamé dans Quelle époque !, s’est exprimé sans détour sur cette transition historique. Il a récemment parlé à la journaliste, pour la féliciter. Et ce qu’il en retient ? Une forme d’appréhension sincère.
« Je sais qu’elle stresse et qu’elle flippe, mais c’est normal », lance-t-il, avec la franchise qu’on lui connaît. Un aveu rare, presque intime, qui donne un aperçu du poids de cette fonction. Présenter le journal de 20 heures, c’est incarner l’information nationale. C’est chaque soir, face à des millions de téléspectateurs, incarner la rigueur, la neutralité, la voix de la raison.
Mais Dechavanne n’a aucun doute : « Je suis sûr qu’elle va être formidable. » Un soutien sans faille pour celle qu’il côtoie depuis des années, et dont il connaît la rigueur, l’intelligence et la présence scénique.
Un pari audacieux pour France Télévisions
L’audace de la chaîne ? Conserver Léa Salamé à la fois sur le 20H et à la tête de Quelle époque !. Un double rôle inédit dans l’histoire de la télévision française.
« C’est une grande nouveauté pour le public français d’avoir une présentatrice qui travaille aussi sur une émission hebdomadaire à succès, où elle se marre beaucoup, et le 20H qui est un format très structuré », analyse Christophe Dechavanne. Pour lui, cette décision est « très moderne et intelligente ».
Et il insiste : « Ça n’a jamais été fait ! » Un pari osé, assumé. Parce qu’il faut aujourd’hui des visages qui incarnent à la fois la profondeur et la proximité. Léa Salamé, avec son style à la fois sérieux et vivant, pourrait bien être le visage parfait de cette nouvelle ère.
“Je m’entraîne à dire : bonsoir”
Derrière la façade médiatique, l’humain. Dans les colonnes du journal Libération, Léa Salamé se confie avec une rare franchise. Elle n’a jamais rêvé de présenter le JT. « Dans ma tête, c’était pas pour moi, pas le style, pas le physique », avoue-t-elle.
Un aveu surprenant, mais touchant. Elle reconnaît que cette nomination est arrivée « à la dernière minute », presque par surprise. Et aujourd’hui, elle s’entraîne. Oui, elle répète ses premières phrases devant un miroir. « Je m’entraîne à dire : « Madame, Monsieur, bonsoir ». C’est complètement irréel. »
Un moment de vulnérabilité rare pour une journaliste habituée à interroger les puissants. Mais c’est aussi ce qui la rend si crédible : elle mesure pleinement la portée de ce rôle.
Un trésor national retenu de justesse
Alors que BFMTV la convoitait pour la rentrée, c’est France Télévisions qui a réussi à la garder. Grâce, notamment, à la détermination de Delphine Ernotte, sa présidente.
« C’est un trésor national », a-t-elle affirmé, dans un contexte où l’audiovisuel public est fragilisé. Léa Salamé elle-même souligne l’importance de défendre un service public fort, « là où il existe encore des moyens pour la culture, l’investigation ».
Et pourtant, le chemin a failli être différent. Le premier choix de la chaîne pour le 20H ? Caroline Roux. Mais la journaliste de C dans l’air a décliné l’offre après une longue réflexion. « J’en sors plus forte, pleine de projets », a-t-elle déclaré au Parisien. Un choix personnel, assumé. Parce que, comme elle le dit : « L’exercice ne m’intéresse pas vraiment. Je préfère les formats longs, où on peut explorer. »