Philippe Juvin : « Taxer les très riches n’apportera qu’une goutte d’eau » – Une vision clivante mais étayée

« Les très riches sont déjà très éreintés et très essorés », affirme le député de La République en Marche, Philippe Juvin. Selon lui, augmenter davantage leur fiscalité ne permettra pas de résoudre les déficits chroniques de la France. Un avis qui entre en résonance avec une analyse économique contestée, mais soutenue par certains experts. Décryptage d’un débat toujours aussi vif.

Une phrase choc sur la taxation des hauts revenus

Interrogé sur les propositions de nouvelles taxes sur les plus aisés, Philippe Juvin a répondu sans ambivalence : « Les très riches sont déjà très éreintés et très essorés ». Et d’ajouter que demander encore plus à cette frange de la population ne serait guère efficace sur le plan budgétaire.

Pour le député, taxer les plus riches revient à chercher une solution dans un verre d’eau : cela ne produirait qu’ »une goutte d’eau » face aux besoins colossaux de l’État. Une métaphore qui fait mouche, même si elle divise.

Les chiffres derrière la « goutte d’eau »

Cette idée selon laquelle les très hauts revenus ne pourraient générer suffisamment de recettes nouvelles n’est pas nouvelle. Plusieurs rapports du ministère de l’Économie ou de la Cour des comptes montrent que les 1 % les plus aisés sont déjà extrêmement imposés.

En 2024, les revenus annuels médians des 0,1 % les plus riches étaient soumis à une pression fiscale supérieure à 50 %, incluant impôt sur le revenu, prélèvements sociaux, IFI et autres taxes indirectes. Malgré cela, leurs contributions restent limitées en volume global.

Un débat ancien mais toujours actuel

La question de savoir s’il est judicieux de taxer davantage les plus riches traverse toutes les campagnes électorales. Pour certains économistes, comme Thomas Piketty, il est moralement juste de redistribuer davantage les richesses. Pour d’autres, comme Nicolas Baverez, cela pourrait freiner l’innovation et l’investissement.

Philippe Juvin se place clairement dans le camp de ceux qui préfèrent relancer la croissance plutôt que de chercher des recettes dans les patrimoines. Il rejoint ainsi une logique similaire à celle de l’exécutif actuel, qui mise sur la compétitivité et l’attractivité plutôt que sur l’augmentation des prélèvements obligatoires.

Quelles alternatives crédibles ?

Si la taxation des très riches ne représente effectivement qu’une part faible des recettes publiques potentielles, il faut chercher ailleurs pour boucler les budgets. Les pistes souvent avancées incluent : la réduction des dépenses publiques, la rationalisation des aides sociales, ou encore la modernisation des services publics.

Cependant, ces solutions soulèvent elles aussi des interrogations quant à leur impact social. Le gouvernement reste donc pris entre deux feux : faire rentrer de l’argent sans décourager les investisseurs ni appauvrir les classes moyennes.

 

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