Il ne mâche pas ses mots. Marc Lavoine s’en est pris aux mythes sacrés de la chanson française dans une interview récente. L’occasion de revenir sur son propre parcours, marqué par le deuil et les démons personnels qui l’ont conduit aux portes de l’enfer.
Le poids d’une disparition
En 2011, le monde de Marc Lavoine s’effondrait. Sa mère, Micheline Collin, quittait la vie dans des circonstances difficiles. Une épreuve qui l’a profondément marqué. « Je me suis effondré. Je me souviens du baiser que j’ai fait sur son front, un baiser absolument terrible et inacceptable », confiait-il récemment.
Le chanteur de Elle a les yeux revolver a longtemps porté la culpabilité. Une souffrance qu’il explore dans son livre Quand arrivent les chevaux. Un récit brutal, sans concession, où il décrit ses descentes aux enfers : alcool, drogues, somnifères, éther. Une spirale noire qui l’a emprisonné pendant des années.
Une confession bouleversante
« Elle a raté sa mort. Elle est morte, elle était échouée, elle n’était pas morte dignement, à mon sens », avoue-t-il sans détour. Une phrase qui résume toute la douleur d’un fils face à l’inacceptable. Sept ans ont passé avant qu’il ose sortir son manuscrit. Un refus d’obstacle qui en dit long sur la profondeur de sa blessure.
Mais dans cette douleur, Marc Lavoine a trouvé une forme de libération. « J’ai compris qu’elle était fatiguée, elle n’en pouvait plus, alors elle m’a quitté. Elle a attendu que je parte écrire pour me quitter. » Une prise de conscience qui lui a permis de tourner la page, même si les cicatrices restent visibles.
Le clash contre les idoles
C’est lors d’une conversation avec Guillaume Pley dans l’émission Legend que Marc Lavoine a asséné son propos le plus cinglant. Interrogé sur les personnages de son livre, l’animateur évoquait une ressemblance avec Renaud. Une comparaison qui n’a pas plu.
« Ah non, le Gainsbarre de Gainsbourg et le Renard de Renaud, c’est tout ce que je déteste », a répliqué sèchement le chanteur. Une phrase choc qui résume son rejet de toute forme de mythification. Pour lui, ces surnoms ridicules réduisent les artistes à de simples caricatures.
Marcel, un personnage universel
Dans son roman, Marc Lavoine incarne Marcel, un homme confronté à la mort de son épouse. Un personnage qui traverse les pires tourments : alcool, drogues, désespoir. « Marcel, c’est un personnage. Dans cette situation, face à la mort, il lui arrive ce qui arrive à tout le monde », explique-t-il.
Une vision humaine, décomplexée, qui s’éloigne des images romantiques souvent associées aux artistes maudits. Pour Marc Lavoine, la souffrance ne crée pas nécessairement le génie. Elle détruit, brise, détruit encore. Et parfois, elle permet de reconstruire.