Une drôle de créature s’invite dans nos placards. Ni vraiment basket, ni vraiment ballerine, la sneakerina ou ballet sneaker fait parler d’elle depuis quelques mois. Vue aux pieds de Dua Lipa, Bella Hadid et autres stars internationales, elle incarne une tendance audacieuse qui mélange grâce féminine et confort sportif. Et ce n’est pas qu’une lubie de fashionistas : Decathlon comme Puma l’ont adoptée, confirmant que cette chaussure est bien celle de l’été 2025.
Qu’est-ce que la « sneakerina » ?
Derrière ce nom insolite se cache une chaussure hybride, à mi-chemin entre la basket moderne et la ballerine classique. Inspirée par les chaussons de danse, elle arbore souvent une empeigne plate et souple, mais repose sur une semelle épaisse et confortable, typiquement utilisée dans les modèles running.
Ce mélange des genres a séduit aussi bien le luxe que le prêt-à-porter grand public. Le résultat ? Une silhouette originale, qui ose mixer élégance intemporelle et look streetwear.
Naissance d’un phénomène mode : de Simone Rocha à TikTok
L’idée semble venue en 2020, avec la créatrice irlandaise Simone Rocha, connue pour son style poétique et raffiné. Elle fut l’une des premières à intégrer cette forme dans ses collections, décorées de nœuds, perles et broderies délicates.
Depuis, les marques ne cessent de réinterpréter ce modèle. Acne Studios, Rombaut, Cecilie Bahnsen, Miista et même Asics ont lancé leurs versions. Chez les grandes enseignes, Puma relance avec succès ses Speedcat Ballet Shoes, portés notamment par Dua Lipa.
Mais c’est sur TikTok que la vague prend véritablement son envol. Sous le hashtag #balletcore, plus de 100 000 vidéos célèbrent un style inspiré du monde du ballet. Et la « sneakerina » s’y taille une place centrale.
Une tendance qui monte (et qui explose) : +811 % de recherches en France
Selon une étude menée par JD Sports, les requêtes Google autour de la « basket ballerine » ont bondi de 811 % en trois mois seulement en France. Une explosion qui prouve que le phénomène dépasse le cercle fermé des influenceurs.
Bella Hadid, Emily Ratajkowski, Chloë Sevigny, Jennifer Lawrence… toutes y ont succombé. Ce mélange subtil entre féminité affirmée et esprit casual attire autant les adeptes de mode que celles et ceux cherchant une chaussure polyvalente.
Pourquoi ça marche ? L’équation mode inédite
Joy Montgomery, responsable shopping chez British Vogue, évoque une théorie intéressante : celle de la « mauvaise chaussure » , popularisée par la styliste Annabelle Bronstein. L’idée est simple : porter des chaussures qui contrastent intentionnellement avec le reste de la tenue.
Avec la sneakerina, c’est exactement cela. Elle apporte une touche de fantaisie à un look sobre ou renforce l’originalité d’une tenue déjà affirmée. Un accessoire mode qui ne passe pas inaperçu, mais sans être tape-à-l’œil.
Et les hommes, alors ?
Les messieurs ne sont pas en reste. Si les grosses ballerines XXL restent marginalement masculines, certaines marques explorent l’hybridation extrême. New Balance propose ainsi sa 1906 Loafer, sorte de mocassin transformé en basket. C’est osé, c’est nouveau, c’est peut-être même l’avenir.
Camper et d’autres maisons jouent aussi sur les formes traditionnelles revisitées, prouvant que l’innovation chaussure ne connaît plus de genre.
À quel prix ? Du luxe accessible à la grande distribution
Si certaines pièces signées par les maisons de luxe flirtent avec les deux ou trois cents euros, la tendance est aussi accessible à tous les budgets. Chez Decathlon, vous trouverez une version similaire à partir de 20 euros, preuve que la démocratisation de la sneakerina est bien en marche.
Puma, Adidas, Camper, The Row et même des marques moins attendues comme Louis Vuitton ou Balenciaga font leur entrée dans cette catégorie. La chaussure de l’été est donc aussi celle de toutes les bourses.