“En fait, mon fils, je ne le connais pas.” Ces mots, lourds de désarroi, ont été prononcés par Nadine, la mère de Cédric Jubillar. Quatre ans après la disparition de Delphine Jubillar, alors que le procès approche, une vérité plus cruelle encore que le drame lui-même émerge : celle d’un amour maternel fracturé par le doute. Une femme qui a tout donné pour soutenir son fils, et qui, aujourd’hui, doit faire face à une question insoutenable : a-t-il tué sa femme ? Et surtout, est-ce bien l’homme qu’elle a élevé ?
Le matin de la disparition : un chaos qui ne présageait rien
La nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, Delphine Jubillar, 33 ans, infirmière et mère de deux enfants, quitte leur domicile. Elle n’y reviendra jamais. C’est son mari, Cédric Jubillar, ouvrier en BTP, qui alerte les gendarmes au petit matin.
Nadine, sa mère, est l’une des premières prévenues. Elle arrive sur place. Ce qu’elle découvre ? Une maison en désordre, ses petits-enfants seuls dans leurs chambres, et Cédric, fébrile, répondant aux enquêteurs. Instinctivement, elle choisit de le soutenir. Elle l’accueille chez elle, avec Louis et Elyah. Elle devient leur repère dans l’effondrement.
Mais les mois passent. L’enquête avance. Et les certitudes s’effritent.
Un doute qui s’installe, malgré l’amour maternel
Longtemps, Nadine a défendu son fils. Sur les réseaux, dans les interviews, elle répète : Cédric est un “bon père, un bon mari”. Elle croit en son innocence. Jusqu’à ce que les éléments de l’enquête deviennent trop lourds à ignorer.
Selon La Dépêche du Midi, elle aurait fini par confier aux enquêteurs une phrase déchirante : “Je m’aperçois qu’en fait, mon fils, je ne le connais pas… finalement je découvre tout le contraire.” Une prise de conscience brutale. Cet homme qu’elle a vu grandir, élever ses enfants, pleurer en public, lui apparaît soudain comme un étranger.
Son amour de mère est intact. Mais il est désormais traversé par une exigence : la vérité. “Je veux aider à trouver la vérité pour continuer à regarder mes petits-enfants droit dans les yeux”, aurait-elle dit aux magistrats. Une déclaration qui résume toute la tragédie : protéger les enfants, même si cela signifie renoncer à l’image idéalisée de son fils.
Des aveux glaçants, rapportés par une ex-compagne
Alors que le procès s’approche — prévu le 22 septembre 2025 —, une nouvelle révélation vient troubler l’enquête. Une femme, ancienne compagne de Cédric Jubillar rencontrée après son incarcération, a témoigné devant les enquêteurs.
Selon elle, Cédric lui aurait avoué avoir tué Delphine. “Il m’a dit avoir étranglé Delphine, et a même imité sur moi le geste qu’il aurait fait pour la tuer”, affirme-t-elle. Pire : il lui aurait révélé avoir “enterré sa femme” dans un lieu “loufoque” près de leur domicile.
Ces déclarations, rapportées par plusieurs médias, n’ont pas encore été corroborées par des preuves matérielles. Mais elles s’ajoutent à un faisceau d’indices : tensions conjugales, préparation d’un départ, et surtout, l’absence totale de trace de Delphine depuis cinq ans.
Le procès qui va tout décider
Cédric Jubillar, mis en examen en juin 2021 pour “meurtre sur conjoint”, clame toujours son innocence. Il a toujours nié avoir tué Delphine. Il affirme qu’elle a pu disparaître volontairement, malgré les éléments allant dans l’autre sens.
Le procès, hautement médiatisé, s’annonce comme l’un des plus attendus de l’année. Il devra répondre à la question que tout le monde se pose : où est Delphine Jubillar ? Et si elle est décédée, quel rôle a joué son mari ?
Pour Nadine, spectatrice d’un cauchemar qui la dépasse, ce procès sera bien plus qu’un verdict judiciaire. Ce sera une mise à nu. Une mère confrontée à l’impossible : aimer un fils, tout en doutant de son humanité.