Une phrase choc qui cristallise huit années de gouvernance. Dans une interview au Guardian, Emmanuel Macron confie ne pas aimer les adolescents. Derrière cette franchise déconcertante se cache toute une politique qui a systématiquement ignoré les besoins de la jeunesse.
La confidence qui dérange
Accompagné de l’écrivain Emmanuel Carrère lors d’un voyage diplomatique, le Président n’a pas mâché ses mots : « Je n’ai jamais été un adolescent. Je n’aime pas les adolescents. Je ne les comprends pas. »
Cette déclaration, publiée le 15 juillet, est restée curieusement sous silence. Pourtant, elle méritait toutes les analyses. Comment le chef du pouvoir exécutif peut-il tenir de tels propos ?
Carrère lui-même avoue ne pas savoir comment ils en sont arrivés à cette confidence. Cette absence de fil conducteur est en soi révélatrice. Un chef d’État qui se déclare incompris par ceux qui construiront demain ?
Une cohérence dérangeante avec la politique menée
En y regardant de plus près, ces mots prennent tout leur sens. Ils traduisent fidèlement l’esprit des deux quinquennats Macron. La jeunesse a toujours été traitée comme un sujet secondaire.
Pourtant, les jeunes placent l’écologie au cœur de leurs préoccupations. Le changement climatique figure en tête de leurs inquiétudes. Mais le gouvernement a entériné plus de 43 reculs environnementaux depuis janvier 2025.
Sous les gouvernements Attal puis Bayrou, les déclarations sécuritaires se sont multipliées. Souvent au détriment des jeunes générations. Rappelons cette déclaration cinglante de l’ancien Premier ministre : « Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter. »
Une gestion de L’enfance en crise
Quand il s’agit de véritable accompagnement de l’enfance, les priorités s’effacent. Depuis 2017, aucun ministère dédié à l’enfance n’a vu le jour. À peine un secrétariat d’État éphémère entre 2019 et 2022.
Les responsables de ces dossiers ont été plus instables que dans tout autre domaine. Cette absence de continuité a empêché toute réelle avancée. Et cela alors que la protection de l’enfance traverse sa pire crise depuis sa création.
Des experts qualifient la situation de « catastrophique ». Les indicateurs sont accablants : jamais autant d’enfants n’ont été sans-abri sous Macron, la santé mentale adolescente s’effondre face au manque criant de pédopsychiatres.
L’École nationale perd des positions vertigineuses dans les classements internationaux. Certains choix politiques restent inexpliqués : un Premier ministre qui frappe un adolescent en public, une absence totale de réaction face à des violences documentées sur des mineurs.
Au final, l’aveu présidentiel prend toute sa dimension. Il révèle simplement une gouvernance qui a toujours perçu la jeunesse comme un fardeau plutôt que comme un espoir.