Elles sont nombreuses à envisager le divorce, mais peu passent à l’action. Alors qu’un mariage sur deux se termine par une séparation en France, une étude récente révèle des chiffres troublants : près d’une femme mariée sur trois a déjà regretté son union. Et pourtant, les obstacles sont nombreux. Charge mentale, infidélité, manque de reconnaissance… Mais ce n’est pas tout. La véritable explication est à chercher du côté de la précarisation économique.
Un constat inquiétant : la frustration s’installe dans le couple
Près de 75 % des femmes mariées ressentent de l’agacement vis-à-vis de leur conjoint, selon une enquête Flash menée auprès de 1000 personnes. Les causes ? Le manque de participation aux tâches ménagères (45 %) et un déficit flagrant de considération (39 %). Loin des clichés, ces frustrations s’accumulent au quotidien.
Mais ce qui surprend, c’est que 65 % des femmes trompées ont sérieusement songé à divorcer. Pourtant, beaucoup renoncent. Pourquoi ?
L’économie comme principal frein au divorce
Les raisons sont claires : l’argent. Selon l’étude, 41 % des femmes y renoncent pour des motifs financiers, tandis que 34 % invoquent le confort et l’habitude. Pire encore, 11 % craignent la réaction de leur mari.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 20 % des femmes basculent dans la pauvreté après un divorce contre seulement 8 % chez les hommes. Leur niveau de vie chute en moyenne de 22 %, contre 3 % pour les hommes. Un écart dramatique mis en lumière par Hélène Gherbi et Lucile Peytavin.
Le piège financier au sein même du mariage
L’inégalité salariale joue un rôle crucial. Dans 75 % des couples, la femme gagne moins que son partenaire, ce qui rend difficile la constitution d’un patrimoine personnel ou d’une épargne de sécurité. Cela crée une dépendance silencieuse, voire inconsciente, qui retient bon nombre de femmes dans un mariage insatisfaisant.
Anne-Cécile Mailfert souligne que “le divorce ou la séparation sont souvent révélateurs de mécanismes de précarisation qui préexistent”. Quant à Margaux Terrou, elle rappelle que “le mariage peut devenir une spirale vers la pauvreté pour les femmes”.
Des résultats contrastés mais encourageants
Malgré ces réalités difficiles, 9 femmes sur 10 se disent néanmoins épanouies dans leur mariage. Ce bien-être n’exclut pas les frustrations latentes, souvent non exprimées. Il s’agit donc d’un équilibre fragile, où la satisfaction côtoie régulièrement l’insatisfaction.
