Depuis son récent témoignage dans Paris Match, Hélène Perlant, fille du Premier ministre François Bayrou, brise un silence de décennies. Elle raconte des violences physiques et sexuelles subies à l’internat catholique de Bétharram, un lieu où des centaines d’enfants auraient été « battus, torturés, et agressés ». Son récit, partagé sur France Inter, révèle des horreurs qui ont marqué toute une génération. Mais pourquoi cette confession arrive-t-elle si tard ?
Un cauchemar dans les Pyrénées
À l’internat Notre-Dame de Bétharram, Hélène Perlant a vécu des années d’horreur. Elle décrit un épisode marquant : un prêtre, le père Lartiguet, l’a traînée au sol, la frappant de coups de poing et de pied jusqu’à ce qu’elle se vide de son sang. « Je me suis urinée dessus et suis restée prostrée toute la nuit », confie-t-elle, les larmes aux yeux. Ces actes, répétés sur des dizaines d’enfants, ont été couverts par un silence complice.
Une voix pour les anonymes
Au micro de Léa Salamé sur France Inter, Hélène Perlant a insisté : ces violences n’étaient pas isolées. « À dix mètres de nous, pendant nos jeux, des enfants étaient battus, agressés sexuellement, torturés dans le froid. Des horreurs quotidiennes », témoigne-t-elle. Son but ? Porter la voix de ses camarades de promo, « tous unis pour dénoncer ces crimes ».
Le livre qui éclaire un secret
En coécrivant Le silence de Bétharram avec Alain Esquerre, un ancien pensionnaire aussi victime, Hélène Perlant cherche à « faire éclater la vérité ». Elle a offert une copie de leur ouvrage à Alain, symbole d’un combat commun. « Derrière moi, il y a toute ma promo. On est tous avec toi pour prouver ce que tu dis », a-t-elle affirmé, émouvante.
Une reconnaissance au-delà du nom Bayrou
La jeune femme exige d’être entendue non comme la fille de François Bayrou, mais comme une victime parmi d’autres. « J’ai passé ma vie à effacer ce nom. Je veux être reconnue pour ce que j’ai subi, pas pour qui je suis », explique-t-elle. Une demande forte pour une justice qui tarde à agir.
Le silence des années
Pourquoi ce témoignage aujourd’hui ? Hélène Perlant évoque un « duty call » : « Tant que ces crimes restent secrets, d’autres enfants souffriront ». Son récit, comme celui d’Alain Esquerre, brise un tabou. Une étape cruciale pour exiger des excuses et des réparations.